Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

anglais, par où il est prouvé que cette supposition est erronée, et que le bas prix du blé dans le Nord et l’Ouest de l’Europe résulte, non de son excessive abondance dans les dépôts, mais du défaut de débouchés depuis que le perfectionnement de l’agriculture en France et en Angleterre est parvenu à satisfaire à la consommation des deux pays. L’accumulation des grains dans le Nord a été cinq fois plus grande qu’elle ne l’est aujourd’hui : tous les ports du continent ne recèlent pas de quoi porter avec avantage en Angleterre pour en nourrir la population pendant dix jours ; les dépôts de l’Europe entière, si on pouvait les verser à la fois en France, ne suffiraient pas à sa consommation pendant six semaines, et il suffirait pour les absorber, que des événements qui peuvent malheureusement être si communs, privassent trois millions d’individus de leurs ressources ordinaires. D’après ces faits, ce serait uniquement au défaut de relations commerciales rapides, faciles et sûres, que tiendrait dans plusieurs pays l’avilissement des grains et les souffrances de l’agriculture. On peut en juger d’après la prodigieuse différence des prix. L’hectolitre de froment qui vaut 6 fr. 69 c. à Copenhague, et 7 fr. à Stettin, se paie 19 fr. en Biscaye, et 28 en Catalogne ; en sorte qu’un Espagnol paie son pain trois et quatre fois plus cher qu’un Prussien ou qu’un Danois.

OUVRAGES IMPRIMÉS.

Parmi les ouvrages imprimés des membres de l’Académie, il en est trois qui peuvent être indiqués ici comme se rap-