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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 9.djvu/99

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cherches ; il reste à vaincre des difficultés d’exécution, mais il tend à perfectionner l’art dans ses applications usuelles. L’Académie, qui a vu avec satisfaction cette ingénieuse tentative, continuera de s’intéresser au succès de l’auteur.

M. Augustin Coront a soumis à l’examen de l’Académie un nouveau métier propre à tisser toutes sortes d’étoffes par le seul effet d’un mouvement de rotation continu. MM. Dupin, Navier et Molard (rapporteur) ont rendu compte du résultat de cet examen. Avant d’exposer les particularités que l’on remarque dans le nouveau mécanisme de M. Coront, on indique dans le rapport la première origine des inventions de ce genre : elle est due à l’un des membres les plus célèbres de l’ancienne Académie des sciences de Paris, Jacques de Vaucanson. Ce grand mécanicien a résolu le premier, et de la manière la plus complète, l’ingénieuse question qui avait pour objet de produire des étoffes de toute espèce par le seul effet d’un mouvement continu de rotation résultant d’un moteur quelconque. Les écrits périodiques de ce temps ( novembre 1745) on fait connaître avec beaucoup de détail cette invention surprenante. Ils rapportent que cette nouvelle merveille de l’art consiste dans une machine, au moyen de laquelle un cheval, un boeuf ou un âne font des étoffes bien plus belles et bien plus parfaites que les meilleurs métiers. On ajoute que l’auteur n’a d’abord travaillé que pour faire toutes sortes d’étoffes unies comme le taffetas, le gros de Naples, le sergé, le satin ; mais que bientôt après il trouva les moyens de rendre les nouveaux ouvriers de sa création également habiles pour la fabrication des étoffes façonnées. Le métier dont il s’agit a été légué par l’auteur au gouvernement de France, et il est déposé dans le Conservatoire des Arts et Métiers.