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Page:Mémoires de la Société des Antiquaires de l'Ouest, Année 1888, tome XI, 1889.pdf/374

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recherchant avec un soin jaloux toutes les occasions de faire par sa parole passer dans le cœur des autres la foi et la conviction qui animent le sien. Aussi bien dans ses entretiens familiers, dans ses séminaires, devant ses jeunes disciples ou les curés qui y viennent en retraite, que devant les Jansénistes ou les Religionnaires, il nous le montre encore éloquent, ému, persuasif. Tour à tour sa parole était simple, paternelle, charmeuse, ou bien, selon les cas, elle se ressentait de sa majesté et de l’austérité de tout son personnage, austérité, avons-nous dit, qui fut une des caractéristiques de sa physionomie.

J’aurais voulu, pour apprécier Mgr de La Poype comme orateur, ne pas me contenter des témoignages indirects que je viens d’invoquer mais le temps, malheureusement, n’a rien laissé subsister de son œuvre sous ce rapport, et nulle part je n’ai pu retrouver le texte d’un sermon, d’une homélie, d’une allocution, d’une oraison funèbre prononcée par lui. Le fait est si singulier, avec les habitudes de parole que tous ceux qui ont écrit sur lui nous en ont rapporté, qu’il est permis de supposer que sa modestie et son humilité n’y furent point étrangères, car si Mgr de La Poype avait eu la moindre parcelle de ce sentiment, d’ailleurs bien légitime, qui porte tout auteur à perpétuer ses travaux, il me semble qu’il aurait fait ou laissé imprimer tout ou partie de ses œuvres et que, quelque destructeur qu’il soit, le temps nous en eût, à tout le moins, conservé quelques-unes.

Si, comme je l’ai dit, il n’existe rien dans nos dépôts publics, à Poitiers ou ailleurs, qui nous garde le souvenir de Mgr de La Poype, orateur, il n’en est pas tout à fait de même, heureusement, pour Mgr de La Poype, écrivain. Au cours de ce livre, j’ai eu l’occasion de citer à peu près tout