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Page:Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, tome 11.djvu/193

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sommet de cette montagne annonce clairement l’exis- tence d’une voie principale qui parcourait la crête de la montagne depuis Martrin jusqu’à Plaisance. La draye, ou le serre en patois, est synonime de la soerra des Espa- gnols. Une chronique rapporte que dans une année de sécheresse extrême les habitants de Martrin suivaient ce chemin pour aller abreuver leurs bestiaux non au Rance qui était à sec, mais au gouffre de Saint-Martin, sous le rocher de Plaisance.


SAINT-JUÉRY.

Par ordonnance royale du 12 février 1832, la commune de Saint-Juéry fut distraite de la mairie de Saint-Sernin pour former une mairie distincte. Elle embrasse dans son étendue, outre la paroisse du chef-lieu, celles de Farret et d’Ennous.

Le village de Farret remonte à une haute antiquité. M. de Gaujal, tom. IV, p. 499, mentionne une charte de fondation du monastère de Farret, par Saluste, homme noble, passée vers l’an 960. A cette même époque le même Saluste donne à Aigret, abbé de Vabres, le lieu de Farret pour y construire un monastère. (Gall. christ.)

Le village d’Ennous ou d’Innous n’est pas moins an- cien, quoiqu’il n’existe pas de document pour appuyer la tradition orale. C’était un bourg fortifié, entouré d’un rempart et d’un fossé avec pont-levis ; il dépendait de la seigneurie de Brousse.

Le 13 octobre 1500 les habitants d’Ennous font au seigneur de Brousse la reconnaissance de la terre d’En- nous qui confronte avec le fief de Montclar, les terres de Saint-Juéry, de Bournac et de l’évêque de Vabres.

Les consuls d’Ennous renouvellent la même reconnais- sance , en 1642, en faveur de messire Louis, vicomte d’Arpajon, baron de Brousse, leur seigneur direct.

Le prieuré d’Ennous, dont on ignore la création, a subsisté jusqu’à la Révolution. L’église a été reconstruite