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par des fondations sans nombre, vit en 1123, c’est-à-dire 25 ans après, sortir de sa filiation l’abbaye de Loc-Dieu.

Dans la fondation du monastère de Loc-Dieu, on retrouve toutes les coutumes mises en pratique pour la fondation d’une abbaye de Cîteaux. Les principales sont :

1° Le départ de douze moines ayant à leur tête un prieur portant une croix de bois pour aller fonder une nouvelle maison.

2° Le choix d’une forêt sauvage pour y fixer leur demeure.

3° La plantation d’une croix comme prise de possession au nom de Jésus-Christ, et avant toute chose, de la demande à l’évêque diocésain de la permission de s’y fixer, et au propriétaire du terrain de la concession de cette partie de la forêt.

4° Enfin la mise de l’abbaye de Loc-Dieu sous le patronage de Notre-Dame.

La première pierre du monastère de Loc-Dieu fut posée le 28 août, jour de la fête de la nativité de saint Augustin de l’année 1124, Philippe-Auguste, roi de France régnant, Adhemar III étant évêque de Rodez, et Richard et Hugues, son fils, étant comtes aussi de Rodez.

Dans la Gallia christiana on trouve cette inscription qui était autrefois placée sur la porte d’entrée du monastère :

« Inchoatum est monasterium anno incarnationis Domini MCXXIV indictione VII epacla XIII concurrente IV et luna XXX, die natali sancti Augustini, confessoris et Juliani martyris, die XXVIII Augusti Philippo rege regnante Francorum, Adhemare præsule Ruthenis, Richardo et filio ejus Hugone principatum hujus provincia tenentibus. »

Étienne, abbé de Cîteaux et l’abbé de Pontigny envoyèrent à Guillaume des ouvriers maçons pour construire la nouvelle abbaye.

Ces ouvriers, appelés dans le langage du pays peyrarii ou peyriès, campèrent autour du futur monument, sous des barraques de bois qu’ils s’y construisirent, et firent