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Ce furent là les dernières paroles du vénérable Guillaume, fondateur de l’abbaye de Loc-Dieu.

Les religieux venus avec lui de Dalone qui avaient pris part à toutes les fatigues et partagé ses travaux, fondaient en larmes auprès de la couche de Guillaume mourant.

Le saint abbé étendit ses pieds et ses mains et s’endormit dans le Seigneur le 8 des ides de juin 1144. Son corps fut déposé près du maître-autel de la chapelle provisoire. Les religieux commencèrent à vénérer sa mémoire comme celle d’un saint, et lui attribuèrent un grand nombre de miracles.

Le cartulaire de dom Fleury appelle Guillaume : « Un homme chéri de Dieu et d’une sainte mémoire. » In notifia appellatur : « Vir Dei carissimus sanctæ memoriæ et laude dignus abbas. »


IV


CONSTRUCTION DE L’ÉGLISE DE LOC-DIEU.


Nous venons de voir que le monastère de Loc-Dieu, fondé par l’abbé Guillaume, en 1124, fut terminé en 1144. Mais l’église manquait à ce beau monument. Faute d’ar- gent, les premiers fondements ne purent en être jetés qu’en 1159, et sa construction achevée en 1189.


AMÉLIUS Ier (2e abbé), élu en 1144.

Après la mort de Guillaume, Amélius, ancien moine de Dalone, fut choisi pour lui succéder. Doué d’un caractère actif, conciliant et en même temps très habile, le nouvel abbé fit d’abord faire des quêtes par plusieurs de ses moines dans les paroisses des environs. Il alla lui-même frapper à la porte des seigneurs qui passaient pour être les plus riches ou les plus généreux.

Mais les temps étaient devenus peu favorables pour les quêtes, car il se passait alors dans le Bas-Rouergue de graves événements qui préoccupaient vivement les esprits,