Page:Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, tome 11.djvu/413

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

côté deux colonnettes légères. Les fenêtres sont sans ornements, elles sont seulement encadrées par trois tores en ogive qui vont retomber sur la corniche appliquée sous la fenêtre et les lie les unes aux autres.

Les chapiteaux des colonnes de l’abside sont entourés de feuillages d’une grande élégance.

Aujourd’hui ces belles fenêtres de l’abside, l’objet de l’admiration des archéologues, sont menacées d’une ruine prochaine. Un lierre épais a pénétré avec ses mille racines entre les joints de pierre qu’il a soulevées et en a détaché un grand nombre : les meneaux ont perdu leur aplomb. Depuis le départ des moines (après 1789) aucun soin n’a été pris pour les conserver. Dans l’état de dégradation où les fenêtres se trouvent on peut prédire leur chute dans un temps assez rapproché. Les fenêtres de l’abside de l’église de Loc-Dieu, regardées ajuste titre comme un des morceaux les plus précieux du XIIe siècle dans notre Rouergue, seront perdues à jamais.

Les quatre petites chapelles sont placées deux de chaque côté de l’abside. Dans le principe, la première chapelle, au nord, fut dédiée à saint Benoît; la seconde à saint Robert. Du côté du midi, la plus rapprochée du mur, fut dédiée à saint Guillaume. En 1510, Guillaume VII, abbé de Loc-Dieu, la dédia à sainte Anne. On voit encore sur l’autel, au milieu du rétable, la sainte représentée assise montrant dans un livre les Saintes-Ecritures à la Sainte-Vierge debout placée à sa gauche. Au milieu de l’ogive se trouvent les armes de Guillaume VII qui sont : au chef de gueules à 3 rocs d’échiquier fascé de sinople d’azur au chevron d’or. On trouve encore ces armoiries de Guillaume VII sur le manteau d’une magnifique cheminée en pierre placée dans une chambre inhabitée du côté de la tour. La chapelle à côté était dédiée à Notre-Dame des Sept-Douleurs. Enfin la chapelle principale ou de l’abside était sous le vocable de Notre-Dame la Sainte-Vierge, mère de Dieu, patronne de l’abbaye.

L’église de Loc-Dieu, comme toutes celles de Cîteaux, est sobre d’ornementation. Toute sa beauté consiste dans l'heureuse harmonie des lignes combinées par l’habileté