d’Albaret et au comte Valperga, et mourut des suites d’une chute avant d’avoir revu sa patrie. Sa mémoire est restée vénérée partout où il fut connu, parce qu’il fut, non-seulement un homme vaillant dans la guerre et généreux dans ses idées, mais, avant tout, un homme de bien.
Messieurs,
Chargé des pouvoirs dont vous m’aviez honoré comme député aux Etats-généraux du royaume, je vous dois un compte fidèle de ma conduite ; ce ne serait pas un devoir pour moi que je n’en remplirais pas moins cette tâche avec zèle et je mettrai toujours le plus grand prix à tout ce qui pourra me fournir le moyen de développer au plus grand jour les motifs qui ont dirigé mes démarches et les causes qui m’ont déterminé à quitter l’Assemblée depuis dix mois.
Vous devez vous rappeler, Messieurs, que la grande question qui agita les Assemblées primaires fut celle de l’opinion par ordre ou par tête; je fus chargé par vous d’un mandat impératif d’opiner par ordre et je me rendis à Versailles. C’est à cette époque qu’arrivèrent les grandes disputes de la vérification des pouvoirs, disputes qui ne furent élevées par l’ordre du Tiers-Etat que pour en venir à la délibération par tête. La Chambre de la noblesse, croyant trancher à cet égard toutes les difficultés, se constitua en Chambre séparée; ce fut mon avis, malgré celui d’une minorité qui voulait la réunion des ordres. Le Tiers-Etat alors s’occupait à diriger l’opinion publique. Réunis dans la salle de l’Assemblée générale, ils préparaient le poison dont ils se sont servis