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Page:Mémoires de la Société des sciences et lettres de Loir-et-Cher, 1902.djvu/288

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d’occident (476), une grande partie de l’ouest et du centre de la Gaule appartenait aux Armoricains, de plus en plus mêlés de Bretons émigrants ; et l’Armorique d’alors, ce n’était pas seulement la presqu’île actuelle de Bretagne, mais encore la seconde Lyonnaise, la troisième Lyonnaise, la quatrième Lyonnaise ou Senonaise (dont dépendait notre territoire), la première et la seconde Aquitaine [1].

Vers 468, à la prière de l’empereur Anthémius, 12,000 Bretons, commandés par leur roi Riothimus, allèrent s’établir dans le Berry pour prévenir les attaques du roi des Visigoths, Euric, qui songeait à conquérir toute la Gaule et à la détacher de l’empire Romain. Riothimus fut vaincu [2] ; mais il n’est pas téméraire de supposer que des bandes bretonnes se maintinrent dans la vallée de la Loire, par laquelle elles étaient venues.

Ainsi le fait même de la domination bretonne à Blois, rapporté par le compilateur du XIIe siècle, est parfaitement admissible et concorde bien avec les données de l’histoire générale.

La date de 491, correspondant au retour de Clovis du pays des Saxons ou plus exactement des Thuringiens, peut aussi être acceptée ; car nous savons par l’histoire générale que c’est avant 497 que Clovis s’avança jusqu’à la Loire et établit définitivement sa domination dans le pays compris entre ce fleuve et la Seine.

La tradition populaire recueillie par le religieux de Pontlevoy contient donc une part de vérité, et il est très possible que la place forte de Blois, soumise aux Bretons et dépendant de l’Armorique, ait passé, vers l’an 491, sous la domination franque.

Quant à la reconstruction de Blois par Clovis et à

  1. Cf. P. Viollet, Hist. des Inst. polit, et adm. de la Fr., t. I, p. 178-179.
  2. Ibidem, p. 181-182.