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Page:Mémoires de la comtesse de Boigne 1931.djvu/24

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ii
introduction

des meilleures plumes féminines de la littérature française.

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Adèle d’Osmond appartient à une de ces très antiques familles de Normandie attachées à leur province et au pays par le don d’une longue suite de marins, de soldats, de prêtres.

Ce n’est pas le goût de l’aventure, c’en est le courage qui pousse vers les Îles cette noblesse appauvrie. Les crépuscules et les aurores roses de la mer Caraïbe lui évoquent d’autres crépuscules et d’autres aurores, une côte crayeuse battue d’une mer glauque, une vallée verte, noyée de fine brume, que domine la blanche maison de ses pères, où elle rétablira ses enfants.

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L’enfance d’Adèle s’écoule à Versailles, à la petite cour de Mesdames.

Son éducation se fait en exil. À la cour de Naples, où elle noue avec madame Marie-Amélie, plus tard Reine des Français, une amitié que la mort seule déliera, à Rome, c’est une petite fille. En Angleterre chez Sir John Legard, parent de sa mère, c’est une jeune fille, un esprit précocement mûri et qui reçoit sa définitive empreinte. En Yorkshire d’abord, puis dans le Westmoreland aux bords pleins de grâce du lac de Winandermere, pendant deux années, sous la direction de son père, le marquis d’Osmond, elle perfectionne l’anglais, l’italien, le