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CHAPITRE vi


Ordonnance qui casse la Chambre. — Réflexion de la vicomtesse de Vaudreuil à ce sujet. — Négociation avec les ministres anglais. — Opposition du duc de Wellington. — Embarras pour fonder le crédit. — Mon retour à Paris. — Exaltation des partis. — Brochure de monsieur Guizot. — Regrets d’une femme du parti ultra-royaliste. — Monsieur Lainé qualifié de bonnet rouge. — Griefs des royalistes. — Licenciement des corps de la maison du Roi. — Le colonel Pothier et monsieur de Girardin. — Les quasi-royalistes. — Soirée chez madame de Duras. — La coterie dite « le château ». — Monsieur de Chateaubriand veut quitter la France. — Il vend le Val du Loup au vicomte de Montmorency. — Propos tenu par le prince de Poix à monsieur Decazes.

L’ordonnance du 5 septembre qui cassait la Chambre introuvable de 1815 nous causa plus de joie que de surprise. Ses exagérations furibondes étaient incompatibles avec le gouvernement sage de Louis XVIII. Le parti émigré, qui avait conservé quelques représentants en Angleterre, en eut des accès de rage.

Je ne puis m’empêcher de raconter un colloque qui eut lieu entre mon père et la vicomtesse de Vaudreuil (sœur du duc de Caraman), dame de madame la duchesse d’Angoulême. Elle se trouvait alors comme voyageuse à Londres. Elle arriva toute tremblante d’agitation à l’ambassade. Après avoir reçu la confirmation de cette incroyable nouvelle, elle s’adressa à mon père :

« Je vous plains bien, monsieur d’Osmond, vous allez vous trouver dans une situation terrible.