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HUITIÈME PARTIE


AVANT-PROPOS


Cette huitième partie a été écrite avant les sept précédentes, et lorsque je ne pensais nullement à me créer une distraction de ce genre. Ayant conduit mon récit jusqu’à l’époque de la révolution de 1830, j’ai voulu lire ces cahiers afin d’en tirer le sujet d’un dernier chapitre ; mais, après réflexion, je me suis décidée à les laisser tels qu’ils sont.

Je ne m’aveugle pas sur leurs défauts. Si je n’ai pas suffisamment de talent pour les éviter, j’ai assez d’intelligence pour les sentir. Le style est lâche ; il y a des longueurs infinies.

Mais je ne réussirais probablement pas à corriger ce qui tient à l’ignorance du métier d’écrire et je craindrais de faire perdre à cette narration un mérite (qu’on me passe ce mot ambitieux) que je ne puis m’empêcher de lui reconnaître, c’est de m’avoir reportée aux événements et si vivement rappelé mes impressions du moment que j’ai pour ainsi dire revécu les journées de Juillet avec toutes leurs craintes, toutes leurs anxiétés, mais aussi toutes leurs espérances, toutes leurs illusions.