les formes sont contre elle et prennent l’apparence d’une sorte de vengeance.
Cette disposition l’a poussée à chercher ses appuis parmi les gens professant les mêmes répugnances. Elle a cru beaucoup trop, je pense, qu’ils s’arrêtaient au même point qu’elle, et a désiré voir le pouvoir entre leurs mains. Elle a travaillé à le leur remettre. Les Laffitte, les Barrot, les Dupont n’ont pas eu de plus chaud partisan dans les commencements ; et la ténacité de son caractère, la volonté de parti pris en elle de ne point abondonner les gens que les circonstances semblaient accuser et de leur toujours supposer de bonnes intentions les lui a fait soutenir à un point qui, pendant un temps, a beaucoup nui à son influence sur l’esprit du Roi. Elle l’a senti, elle en a souffert ; mais elle n’a pas changé. C’est ainsi qu’elle est faite.
On l’accuse d’être peu généreuse ; il y a du vrai et du faux. Jusqu’à la mort de sa mère, Mademoiselle ne possédait rien et vivait au dépens de son frère ; la parcimonie était alors une vertu.
Depuis qu’elle jouit d’un revenu considérable, elle dépense honorablement ; elle emploie des artistes, elle fait travailler dans ses terres. Elle fait énormément de charités ; mais elle n’a pas les habitudes de la magnificence et ne sait pas dépenser royalement, même lorsque ce serait convenable. Elle calcule trop exactement pour une princesse. Mais aussi, au commencement de la nouvelle royauté, lorsqu’il fut d’abord question de fixer la liste civile, le baron Louis étant venu lui demander si elle se contenterait d’y être portée pour un million, elle se récria, comme s’il lui faisait injure, en protestant que sa fortune personnelle suffisait, et par delà, à tous ses vœux.
Mademoiselle porte à ses neveux une affection que