Aller au contenu

Page:Mémoires de la comtesse de Boigne Tome I 1921.djvu/410

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
403
APPENDICE iii

souffrant. Il se plaint encore plus aujourd’hui et il a certainement beaucoup de fièvre. Je ne sais qu’en penser : il se croyait mieux ce matin quoiqu’il eut passé une nuit cruellement agitée, mais le redoublement est très violent. J’ai voulu l’engager à voir un médecin ; il l’a refusé, mais, s’il n’est pas mieux demain, j’insisterai. Peut-être même retournerons-nous à Londres. Au surplus, j’espère que ce ne sera qu’une fièvre éphémère ; il l’attribue à la fatigue d’avoir été à Sandwich l’autre jour. Monsieur de Boigne n’a pas voulu que je renonçasse à ma promenade ce matin et je suis montée à cheval avec Rainulphe et John. — On embarque en ce moment de la cavalerie et, sachant que ma lettre ne peut pas partir aujourd’hui, je vous quitte pour aller voir.

Dimanche, 10 heures. — Madame O’Connell partant ce matin, elle vous portera cette lettre. Je n’ai su son départ qu’hier et je comptais vous écrire longuement hier au soir, mais mon malade ne m’a pas permis de le quitter. Il a eu la fièvre extrêmement fort toute la journée ; elle a un peu baissé pendant la nuit. Il n’y a pas de médecin ici et j’ai envoyé John à Margate porter un billet à la duchesse de Fitz-James pour la prier de nous procurer le médecin qui a soigné le duc. — Monsieur de B. est mieux ce matin ; il a encore la fièvre et beaucoup de mal à la gorge. — L’abbé devait vous écrire, mais le paresseux n’en a rien fait. Si je n’en ai pas le temps, il vous donnera de mes nouvelles demain. — Je suis assez bien, quoique très fatiguée. J’imagine que je n’aurai pas beaucoup de repos aujourd’hui, car l’abbé croit qu’il y aura un redoublement. — Adieu, chère maman, je vous embrasse ainsi que mon bien aimé papa.


lundi, 12 août.

Vous avez tort, cher papa, de vous affliger, car, en vous parlant de mon manque d’appétit, j’entendais seulement qu’il était diminué ; quant au sommeil, vous savez qu’il n’est jamais revenu et il n’est pas plus mauvais qu’à l’ordinaire. — Vous recevrez aujourd’hui par les O’Connell une lettre dans laquelle je vous rends compte de l’état de monsieur de Boigne : il