volume un groupe de lettres qu’elle adressait à ses parents plusieurs mois après un mariage hâtivement conclu, en dehors de toute sentimentalité. Ces lettres, jusqu’alors inédites, feront connaître le tendre attachement de madame de Boigne pour ses parents, avec une préférence pour le marquis d’Osmond, se plaisant à le suivre et à le seconder dans ses fonctions diplomatiques ; elles révèleront sa sollicitude presque maternelle pour son jeune frère Rainulphe dont la santé délicate causait de fréquent soucis ; elles laisseront deviner sa résignation correcte et sa patience souriante auprès du général de Boigne, ses désillusions et ses souffrances en même temps que son goût pour la politique. Ces lettres permettront enfin de constater que, aimant à penser, à réfléchir, à écrire avant même d’avoir vingt ans, la comtesse de Boigne, dès sa jeunesse, préparait inconsciemment l’œuvre de sa maturité, et cette œuvre, loin de constituer une « causerie de vieille femme, un ravaudage de salon », devait donner à son nom une véritable célébrité, lui assurer une des premières places parmi les mémorialistes.
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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE