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Page:Mémoires de la comtesse de Boigne Tome V 1923.djvu/220

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CORRESPONDANCE

Que la conduite de Joubert est drôle, en effet ! c’est cependant un homme d’esprit, raisonnable même et (je croyais) attaché à toute notre famille ; je ne doute pas que cette bizarrerie ne soit un mérite à ses yeux ; ne trouvez-vous point que c’est un trait dans le genre de Masi ? — J’ai reçu le paquet des pelletiers, mais celui remis entre les mains de monsieur Gossler est toujours ici et la pelisse et les robes de chambre seront hors de saison avant qu’elles ne parviennent à leur destination. — J’ai été à Altona ce matin, chez la duchesse d’Havré, lady’s Clifford et Webb. — On attend madame Dillon tous les jours ; d’après les lettres reçues par le général, il parait qu’elle a l’approbation de madame de M. : j’en suis fâchée pour elle. — Je ne vous ai point parlé du séjour de monsieur de B. à Copenhague ; il paraît qu’il s’y est fort diverti ; on prétend qu’on m’y a fort regrettée et que le prince royal n’a rien négligé pour me procurer la facilité de m’y rendre. — Adieu, mes chers amis ; dans quelques jours, je pourrai vous dire probablement ce que nous devenons. — Le général, qui a été parfait pour moi en tout ce qui regarde la maladie de maman, me charge de vous faire mille tendres compliments ; il compte écrire à papa peut-être par ce courrier ; en attendant, il me dit de vous assurer qu’après avoir embrassé le bon oncle à Munich il me ramènera immédiatement au milieu de vous tous qui m’êtes si chers (ceci est officiel).


Dimanche 16.

Voici ce que monsieur de Boigne me paraît avoir décidé pour notre marche. Nous partirons lundi prochain ; nous irons par Kassel, Nuremberg et Ratisbonne ; notre séjour ici est prolongé par le délabrement de la vieille voiture qui n’a pas résisté aux routes du Holstein, quoiqu’elles