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Page:Mémoires de la comtesse de Boigne Tome V 1923.djvu/297

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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

je ne voudrais car je n’aurai plus rien à vous dire quand nous nous rejoindrons : vous devez savoir tout ce qui se passe à Bognor un peu mieux que si vous y étiez.



Dimanche 7.

Ma journée d’hier s’est très bien passée. Les North sont restés jusqu’à onze heures, les Darell plus tard. Ces Darell ne me plaisent nullement ; ils vont demain au bal ; je ne sais pas s’ils iront dans leur black sociable ; du reste, ils sont passablement vulgar ; il n’y a pas encore un mois que Mrs Nightingale est mariée. Quant à moi, je suis chaperon de miss North. — L’évêque m’a proposé à dîner pour demain ; mais j’ai refusé parce que je compte être mise très simplement et qu’il faut, au moins, que ma robe ait l’air propre ; d’ailleurs mes chevaux sont à un mille d’ici et il serait bien difficile de les faire sortir si souvent le même jour. — Vous avez vu, par le commencement de ma lettre, que la duchesse a été plus que polie pour moi et que, si, d’après son speech, je ne cherchais pas à la voir à Londres, j’aurais tort. — Je suis bien fâchée de ce que papa me mande de l’état de Betsy ; ces nourritures prolongées infiniment plus qu’il n’est nécessaire sont certainement fort touchantes, mais bien déraisonnables. — On prétend que la duchesse douairière de Butland est attendue ici tous les jours ; comme je n’ai aucune espèce de rapport avec elle, cela m’est fort égal. — Hier on a parlé de l’arrivée de lady Augusta ; l’évêque a dit que cela l’embarrassait beaucoup et qu’il hâterait son départ ; ses filles l’ont engagé à n’être pas trop avare mais, après les propos qu’on a tenus, il me semble qu’il a raison. — Lady Bective m’a parfaitement reconnue