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Page:Mémoires de la comtesse de Boigne Tome V 1923.djvu/311

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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

Elisabeth y donne of course les entrées libres (voyez, maman, si la clef que je vous ai donnée tout à l’heure n’ouvrirait pas cette porte-là). Or, mesdemoiselles North éprouvent vis-à-vis de moi l’embarras de notre première familiarité ; nous devions aller ensemble dans plusieurs endroits où elles ont accompagné lady Elisabeth, le tout en catimini ; voilà, exactement, où nous en sommes et rien, vous voyez, n’est plus loin d’une brouillerie. L’évêque est revenu hier et, comme c’est surtout depuis son départ que nous nous sommes moins vues, j’imagine que son retour (et l’absence de lady Elisabeth qui a quitté Bognor hier) nous réunira davantage, attendu que je ne compte pas bouder. — Il fait un temps exécrable ; les éléments se font la guerre d’une manière presque effrayante quand on habite une maison de cartes comme celle-ci où le vent souffle de tous les côtés et où il fait un froid terrible, quoiqu’assise auprès d’un bon feu. — J’ai des tiroirs, madame maman, et je compte en faire usage incessamment, — Mercredi prochain, nous quitterons Bognor ; nos gens prendront le chemin de Londres et nous celui de Brighton. — J’imagine que nous ne serons guère à Londres avant samedi ou lundi ; je n’en suis pas fâchée. J’aimerais assez à passer deux ou trois jours à Brighton. Lady Camelfort y est-elle ? — Adieu ; je vous embrasse de bon cœur.



Bognor, vendredi 27 septembre 1800.

N’attendez que quelques mots de moi aujourd’hui, mon cher papa, parce que, la journée étant très belle, nous allons partir immédiatement pour Petworth. Vous avez souvent entendu parler de la belle maison de lord Egremont. Elle n’est qu’à seize milles d’ici, et, avec