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SIC · CŌSTRVXIT · CLAVDI9 · HW9

ΙΑΤΡΟΣ · DECORI · VRBIS

AC · POSTERITATI · CONSVLĒS


Les titres de propriété de cette maison que j’ai consultés, m’ont démontré que le nom de ce médecin écrit dans l’inscription HW9 était Huvé, ainsi que M. de Lépinois l’avait présumé. L’acte de vente de cette maison à Gervaise Brosse, du 14 juillet 1607, donne toute certitude à cet égard ; le nom Huvé y est écrit de manière à ne laisser aucun doute.

« Cette construction purement grecque encadre une fenêtre rectangulaire et divisée par deux meneaux prismatiques qui se coupent à angle droit. L’ornementation de la fenêtre du deuxième étage, appartient à l’ordre cariatide usité dans l’architecture de quelques temples grecs et employé avec prédilection par les artistes du XVIe siècle, pour la décoration des portes, fenêtres et cheminées[1]. »

Deux mascarons sur lesquels s’appuie une bande en saillie profondément moulurée, servent de piédestaux à deux statues dont l’une à droite représente une femme et l’autre un homme, toutes deux engaînées, aux bras pendants, au corsage collant et à la chevelure façonnée. Ces statues, d’un bon style, portent sur la tête des corbeilles dont l’osier est simulé d’une manière visible et qui soutiennent une architrave lisse et une frise ornée ; au-dessus sont assis de petits modillons, supports de la corniche. Un fronton circulaire garni à l’intrados de petits modillons se rattache à la corniche dont il adopte toutes les moulures ; un médaillon fruste occupe le milieu du tympan du fronton. La fenêtre placée dans le centre de cette construction est semblable, quant à la disposition des meneaux, à celle du premier étage. Le vitrage est de petite dimension, ainsi que cela se remarque dans toutes les fenêtres de cette époque.

Ce portail a quelques rapports avec celui du fond de la cour du château d’Anet, construit par Philibert Delorme, en 1548, et qui figure aujourd’hui à Paris, à l’école des Beaux-Arts. Il doit remonter à la même époque, d’après les titres de propriété de

  1. Hist. de Chartres, par M. de Lépinois, t Ier, p. 486