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Page:Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 26.djvu/111

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ARNOLD VAN BUCHBL. 97

Le Pont-au-Change est en bois ; il est cependant garni de mai- sons comme les deux précédents, et est habité par des orfèvres, des joailliers et marchands de pierres précieuses. Le Pont-aux- Meuniers, étant couvert et très sombre, est le refuge des marchands qui vendent des pierres fiiusses en verre, des anneaux pour les oreilles, des colliers et des chaînes de cuivre doré. Vient ensuite le pont Saint-Michel, en bois comme le Pont-au-Change. Dans la Cité habite Pierre de Gondi, cent septième évêque de Paris ; depuis saint Denys, soi-disant Aréopagite, les noms des évêques sont dans Corrozet. On l’appelle couramment Monsieur de Paris, il est en même temps duc de Laon (sic) et pair de France. On ne sait qui a institué ces pairs. Certains pensent que c’est Arthur de Bre- tagne, qui fut maître d^une partie de la France (sic) ^ en tous cas, ils étaient douze, de là Texpression : les dou\e pairs de France. Ils sont la plus haute autorité du royaume, et leur pouvoir va jusqu’au droit d’élire le roi.

J’arrive maintenant à la première église de la cité consacrée à

141 3, a^écroula le i5 octobre 1499. Le Parlement, cédant à la pression exer- cée par l’opinion publique, fit emprisonner le prévôt des marchands Jacques Piédefer, les échevins Antoine Malingre, Louis de Harlay, Bertrand Rip- pault et Pierre Turquam, les échevins sortis de charge depuis peu Symon Aynar et Etienne Boucher, les clercs receveurs Denis Hesselin et Jean, son fils, ainsi que Jacques Rebours, procureur de la ville ; l’administration muni- cipale passa aux tnains des officiers de la Cour et des officiers royaux. Le pont Notre-Dame fiit reconstruit de x3oo à x5i2. Gioconde paraît avoir donné les dessins et s’être occupé au début du seul contrôle de la pierre ; ce n’est que vers 1 504 qu’il prit une part active dans la direction des travaux, direction qui appartint surtout à Jean de Doyac et Colin de la Chesnaye, assistés des maîtres es œuvres Didier de Félin, Colin Biart et André de Saint-Martin. M. Leroux de Lincy, à qui ces détails sont empruntés, a pu jadis, d’après les archives aujourd’hui détruites de l’Hôtel de Ville, détermi- ner les circonstances dans lesquelles l’ancien pont s’écroula, fixer la nature et le résultat des poursuites intentées contre les magistrats municipaux, reconstituer enfin, avec beaucoup de détails, la marche des travaux de reconstruction du nouveau pont. La catastrophe survenue en 1499 fut l’objet d’une complainte intitulée c Deploracion du pont de Nostre Dame, en la cité de Paris, nagueres pery et tondu, avecques aultres merveilles advenux puis dix ans en ça en ladicte cité, i (Leroux de Lincy, Recherches historiques sur la chute et la reconstruction du pont Notre-Dame, à Paris, dans la Biblio- thèque de VÉcole des chartes^ a* série, t. II, p. Sa.) Les maisons qui s’élevaient sur le pont Notre-Dame ne furent démolies qu’en 1786 ; le pont lui-même subit à plusieurs reprises d’importants travaux de réfection au cours de ce siècle. — L’inscription de Gioconde est rapportée par Chytrée (op, cit, ^ éd. i594y p. 71 3) ; son texte donne au premier vers Sequana.

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