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Page:Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 26.djvu/116

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PARIS

voitures, de litières et de gens qu’il a fidlu attendre longtemps pour passer aisément, et Ton peut répéter ce que Juvénal disait jadis de Rome :

… Magno populus premit agmine lutnbos^ Qui sequitur. Ferit hic cubito, ferit assere dura Alter ; at hic tignum capiti incutitj ille meretam. Pinguia crura luto ; planta mox undique magna Calcor*…

Paris est très sale ; certaines rues, bien que pavées, sont toujours couvertes de boue, Todeur est si mauvaise que mes narines, s’en étant imprégnées pendant trois jours^ je cessai dès lors de rien sentir*.

Sur la place Saint-Martin se trouve Péglise Saint-Martin, où derrière le maître-autel on voit des verrières d’un art assez remar- quable. On y lit les oracles des douze Sibylles sur le Christ* :

Delphica…

HeUespontiaca : Jésus nascetur.

Tiburtina : Hic puer ex Maria Virgine natus est.

Agrippa : Nascitur propheta magnus ex Virgine sine maris coitu.


I. Juvénal, Sot. III, v. 244 et suiv.

a. Sur l’entretien du pavage et l’enlèvement des boues à Paris, à la fin du XVI* siècle, voir Robiquet, Par» et la ligue sous Henri III, p. 170-174. — Un passage du De rerum varietate lib, XVII, de Jérôme Cardan (Basi- leae, ibbj, p. ix56), qui, par un singulier euphémisme, est intitulé en manchette : c Lutetlae laus i n’est pas moins édifiant que le récit de Van Buchel : c Lutetiae, lutum semper est in via, unde et teter odor, et insalu- bris aer, et tamen populosissima. Inde a luto forsan, Lutetia dicta est, alii etymon aliunde dicunt. i

3. Sur l’iconographie des sibylles, voir E. Maie, Quomodo sibyllas recen^ tiares artifices repraesentaverint (Paris, 1899, in-8*). La plus ancienne repré- sentation des sibylles réunies est celle de la cathédrale d’Ulm (1469- 1474) ; elle suivit de près la première édition de VInstitutio divina de Lactance ; mais cet écrivain ne connaît pas les sibylles Agrippa et Europa ; les repré- sentations dont parle Van Buchel dérivent, à n’en pas douter, des DiscoT" dantiae nonnullae inter S, Hieronymum et Augustinum^ dont M. Maie a donné des extraits. Toutefois, il y a entre les prophéties transcrites par Van Buchel et celles de Philippus de Barberiis des divergences d’attribution dont on ne trouve pas d’analogues, du moins dans les monuments cités par Mi Maie \ peut-être l’attribution des prophéties à chaque sibylle est-elle de Van Buchel et ne présente-t-ellc pas de garantie d’exactitude.



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