Page:Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 26.djvu/160

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DB PARIS prendre pour femme. Il nous entretint familièrement, s^ezcusant de n’avoir pu se passer de femme, malgré son âge et son amour pour la littérature sacrée. « Quoi, dit-il, ne vaut-il pas mieux, avec saint Paul, prendre femme que de brûler ?» Et certes c’est miracle de voir un homme de cet âge, presque desséché, encore amoureux alors qu’il a déjà un pied dans la barque de Charon. Il est vrai qu^on voit souvent les vieillards faire par amour plus de folies que les jeunes gens ; quelle en est la raison ? Quels exemples on en pourrait citer I Cest ce que je ne m’attarderai pas à faire. Dorât lui-même l’avoue dans une plaisante épigramme à Busbeck. En voici quelques vers, les autres m’échappent : Nubere pulcra sent nulla non lege puella Vultj sed vult nulla ducere lege senex. Promittit, queritur^ testes se clamât habere^ Sed quid, si testes non habet ille senex ? Il a fait une pièce que j’ai avec son portrait dans mon livre d’amis^ ; Posthius célèbre Dorât dans les vers suivants : Splendidius nihil est^ nihil est pretiosius auroj Cui neque longa dies^ nec fera fiamma nocet, I. L’usAge des Album amicorum fut -très goûté par les Allemands aux XVI* et xvii* siècles ; les étudiants qui se rendaient à l’étranger ne manquaient pas de faire tracer quelques lignes de souvenir sur un cahier ad hoc par les personnages qu’ils visitaient (voy. Robert und Richard Keil, Die deutschen Stammbûcher des sechs^^ehnten bis neuniçehnten Jahrhundert, Berlin, iSgS, in-8*). Le Stammbuch des palatins du Rhin conservé à la Bibliothèque nationale de Paris (ms. allemand lao) forme une intéressante collection d’autographes princiers (J. Bilchtold, Ein fûrstliches Stammbuch aus dem 17 Jahrhunderi, dans YAnj^eiger fur Kunde der deut^ schen Vor : {eit, 1876, col. 66-107}. ^^ cahiers de papier blanc ne furent pas seuls utilisés pour y faire inscrire des devises et des souvenirs, on employa aussi des livres interfoliés, notamment des exemplaires des Emblèmes d’Alciat, et, plus souvent, des albums ornés de gravures allégoriques dans lesquelles le graveur avait ménagé des blancs pour les annotations manuscrites. Sous cette dernière forme les albums ont donné lieu à des œuvres de gravure remarquables ; M. F. Warnecke en a donné une bibliographie en tête de ses reproductions des albums des de Bry . (Emblemata nobilitatis. Album amicorum dessiné par Théodore de Bry. Edition faC’ similée avec une préface sur les Alba amicorum jusqu’à la fin du XVI* siècle, Paris, 1895, in -4". — Emblemata saecularia, mœurs et coutumes au XVI* siècle, emblèmes dessinés par Jean Théodore de Bry, facsimile dePASL