Page:Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 26.djvu/190

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DESCRIPTION DE PARIS Charles IX, dont la jeunesse fut terrible^ accompagné de ses frères et de gentilshommes déguisés, s’amusait à faire comme Otton jadis, au dire de Suétone ; il s’emparait d’un infirme ou d’un ivrogne et faisait tomber deux ou trois fois sur lui un manteau d’écolier. Mars. De la monnaie parisis m’a été apportée de mon pays par mon * compatriote Josse Langerach, polisseur de pierres, qui est un peu de ceux que Pline appelle brocanteurs (mangones). On vend le pain en plein air sur les places deux fois la semaine, le mercredi et le samedi, jours oCi les paysans des environs viennent s’approvisionner ; ce pain est fait de farine et de fleur de froment. 10 mars. — Au moment où j’étais à Paris, le roi de France était Henri IIP, le troisième fils de Henri II et de Catherine de Médicis. Il avait épousé Louise de Lorraine, fille du comte de Vaudémont, personne d’une grande beauté. Après la mort de son frère François de Valois, duc d’Alençon, à Château-Thierry, il est resté seul descendant de François I", sans avoir aucun espoir de devenir père. Les princes de Lorraine, comptant arriver au trône, et formant de grands et nombreux projets, semblaient vouloir créer un nouvel état de choses. Le chef de la famille, Guise, avait su se concilier peu à peu la faveur du peuple ; au point de l’amener à mépriser le roi et à n’avoir de considération que pour sa propre personne. Les plus proches héritiers du roi étaient les Bourbons, Henri de Navarre et Henri de Condé, ainsi que le cardinal Charles de Bourbon, déjà âgé. Le Navarrais et Condé, ennemis de la religion romaine et du pape, passaient pour troubler l’exercice de la religion, et Guise s’est efforcé de persuader au roi de les chasser du royaume comme rebelles, coupables de lèse-majesté, fauteurs de troubles, agents de l’impiété ; mais le roi, soucieux avant tout d’assurer la paix» ne prêtait guère l’oreille à ces propos ; Guise se tourna vers le pape, le roi d’Espagne et quelques autres princes, sollicitant leur concours pour détruire en France les adeptes de la Religion Réformée, il ne craignit pas de se poser^ même contre la volonté du I. Sur rhistoire de Paris au moment du séjour de Van Buchel, voir Robiquet, Paris et la Ligue sous Henri ItLPAR