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DE PARIS

d’épitaphes, il preDd garde de ne s’attacher qu’à celles qui n’ont pas été données par Corrozet, et Ton voit, à propos de chaque monument, qu’il l’a visité le guide en main ; ses renvois à cet ouvrage marquent même que, lorsqu’il a rédigé son journal. Van Buchel s’est servi de l’édition de i586 (cf. injra^ p. 70, n. i), et sentant les points sur lesquels Corrozet est insuffisant, il songe à fournir au libraire Bonfons des renseignements pour une nouvelle édition. Malheureusement, le journal de Van Buchel ne représente pas toutes les notes prises par lui à Paris, il avait compilé un épitaphier, auquel il renvoie plu- sieurs fois, notamment pour les inscriptions des Célestins, pour Tépitaphe de Jean de Holywood chez les Mathurins, pour celle d’ An- gel Cognet au cimetière Saint-Séverin, pour celle de Nicolas de Lire chez les Cordeliers, pour une inscription du cimetière de Saint- Étienne-du-Mont. Cet épitaphier n’a pas été retrouvé, il en est de même d’un album amicorum, où se trouvait le portrait et des vers de Dorat^ Il ne faut pas se dissimuler du reste que si Van Buchel discute avec quelqu’autorité sur les cuves de Saint-Denis, de Saint- Victor et de Sainte-Geneviève, sur l’antiquité du grand Châtelet et du château de Corbeil, sur les colonnes remployées de Saint-Cloud et sur Tanachronisme qu’il y a dans l’application d’un collier de Saint-Michel à une figure de saint Cloud, s’il blâme les sophistes de la Sorbonne, son esprit critique ne s’élève pas cependant au-dessus de la moyenne des connaissances de son temps ; il ne connaît l’his- toire de Frédégonde et de brunehaut que par Robert Gaguin, et accepte, par exemple, les on-dit au sujet du poète Marcade, à qui Noël du Fail attribue les vers de la danse macabre du cimetière des Innocents, au sujet du Pierre de Cugnières de Notre-Dame, au sujet des fers et de la prison de Saint-Denis, au sujet de la cons- truction du gibet de Montfaucon par Pierre Remy. Le goût de Van Buchel pour l’archéologie ne lui a heureusement pas inspiré le mépris des œuvres modernes, et il admire très sincèrement ou décrit conscien- cieusement la cathédrale d’Amiens, le château d’Écouen, la statue de la Mort au cimetière des Innocents, les châteaux de Madrid, de Meu- don et de Fontainebleau, les tombeaux et le trésor de Saint-Denis. Les bibliothèques n’ont pas échappé à l’attention de Van Buchel ; c’est ainsi qu’il est allé visiter les collections de Saint- Vaast, de Saint- Victor et de Saint-Germain-des-Prés ; pour ces deux dernières même, il indique des manuscrits. Au point de vue des mœurs, Van Buchel a relevé aussi quelques traits intéressants ; la manière de saluer, par

I. Peut-être cet album amicorum doit-il être identifié avec un manuscrit de la Lipperheidesche Kostumbibliothek à Berlin ; ce manuscrit a été indi- qué à M. Van Langeraad par M. £. W. Mœs, sous-bibliothécaire de PUni- versité d’Amsterdam.


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