Page:Mémoires de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1833-1834.djvu/177

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Liban dont il est séparé par une vallée ; mais il se rattache à une chaîne de collines peu élevées par lesquelles on continue de descendre jusqu’à la plaine ; elles sont toutes formées de la même roche avec les variétés de structure fragmentaire ou compacte, avec des stratifications variables, mais très peu inclinées ; cette inclinaison est généralement conforme à la pente du Liban. Elle continue jusqu’à Der-el-Ahmar, village par lequel on entre dans la plaine de Bequâa, et c’est elle encore qui forme le sol de cette plaine jusqu’à Baalbec.

Je crois que les couches fortement inclinées que l’on trouve sur le penchant oriental du Liban font partie de la formation supérieure au n° 8 ; quant au calcaire des collines, je crois que c’est celui du n° 8 : outre l’aspect, l’absence du silex et l’épaisseur des bancs dont il est formé viennent à l’appui de mon opinion.

La fig. 4, pl. XII, représente une coupe du Liban depuis Tripoli jusqu’à Baalbec, les lignes marquent à peu près les stratifications. Bicherré et le terrain sablonneux sont probablement placés trop bas, quoiqu’ils soient certainement au-dessous de la pointe A des couches inclinées, dont les têtes rompues dominent la petite plaine sur laquelle on rencontre d’abord le terrain calcaire jaune.

La plaine qui sépare le Liban de l’Anti-Liban à la forme d’un ovale alongé, les deux chaînes étant très rapprochées du côté de Lataquie, et s’écartant pour se rapprocher encore vis-à-vis du Sannine. La chaîne du Liban surtout semble former un demi-cercle, celle de l’Anti-Liban étant presque droite. La plaine est fort unie ; elle a environ quatre lieues dans sa plus grande largeur et court à peu près N.-N.-E. et S.-S.-O. ; son sol est formé d’une terre rougeâtre mêlée de cailloux, débris des montagnes environnantes. Je n’en ai pas remarqué d’une autre nature. J’ai déjà dit que je croyais le sol de la plaine formé du n° 8 de la fig. 5, pl. XII.

Lorsqu’on a traversé cette vallée, un peu avant d’arriver à Baalbec, on commence à rencontrer quelques petites élévations qui annoncent le commencement de l’Anti-Liban. Baalbec, ce misérable reste d’une ville puissante, est situé précisément au pied de cette chaîne de montagnes. Le terrain qui la supporte est le calcaire n° 8 ; c’est lui aussi qui a servi à bâtir les temples qui en faisaient autrefois l’ornement. Quoiqu’il présente encore là une structure fragmentaire, il est cependant assez compacte pour pouvoir être employé en sculpture d’ornemens d’architecture. Ce terrain, n° 8, seul parmi tous ceux que j’ai vus dans le Liban, a pu, à cause de la puissance de ses assises, fournir les blocs énormes que les anciens habitans ont employés à la construction des temples. L’échantillon n° 6 a été pris sur l’étonnante pierre que les anciens ont eu l’idée singulière de vouloir transporter à la ville, probablement pour finir le soubassement du temple. C’est une portion d’une couche déjà taillée sur toutes les faces,