Page:Mémoires de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1833-1834.djvu/33

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4° 15 mètres de couches calcaires, composées en majeure partie de rognons arrondis, se rapportant, suivant toute apparence, à des animaux marins de l’ordre inférieur, parsemées seulement de quelques oursins, et empâtant le tout dans un calcaire blanc ;

5° 2 à 3 mètres d’un calcaire presque uniquement formé de débris de peignes et d’oursins ;

6° 1 mètre d’une brèche formée de fragmens de roches schisteuses, de la grosseur d’une noix, empâtés dans un calcaire blanc peu solide ;

7° 12 mètres d’un calcaire jaunâtre très solide, souvent celluleux, et taché irrégulièrement par une couleur ocreuse ;

8° Strates supérieurs, composés d’un calcaire schisteux, formé en grande partie de débris de corps marins très menus, serrés les uns contre les autres, et retenus par un ciment solide, mais peu apparent ; ce calcaire constitue la plus grande masse de la formation tertiaire ; en quelques points sa désagrégation devient très facile, et il en résulte des saillies multipliées et des accidens de grottes très nombreux.

Sur l’autre revers de la chaîne du cap Corse, on retrouve encore un calcaire qui paraît tertiaire, mais qui s’élève à des hauteurs beaucoup moins considérable il détermine sur la pente orientale une petite saillie qui interrompt la courbure uniforme de la côte, et forme une sorte de plaine, élevée de 20 à 25 mètres seulement au-dessus du niveau de la mer, et divisée en mamelons par de nombreuses découpures. Le pays, anciennement occupé par une ville romaine, a éprouvé le sort des marais Pontins ; les vapeurs qui s’exhalent des étangs qu’il renferme l’ont dépeuplé, et, pendant l’été, y maintiennent une fièvre mortelle qui le rend fort dangereux à traverser.

On arrive sur les bords de cette formation dès que l’on a quitté les dernières ramifications des montagnes de Cervione, qui viennent se perdre dans la plaine sur les bords de l’Alistro ; pendant fort long-temps la campagne est uniquement formée par un sable quarzeux jaunâtre, peu solide, et fréquemment traversé par des veinules d’oxide de fer : je n’y ai découvert nulle part de débris de fossiles. A mesure qu’on se rapproche d’Aleria, la couleur devient de plus en plus blanche et le grain de plus en plus calcaire ; enfin, près de l’étang de Diane, on commence à distinguer au sommet de ces petites buttes des assises calcaires de quelques décimètres dépaisseur ; et au-dessus de l’étang de Sale, dans le centre de cette espèce de bassin, la base des petites collines étant toujours composée d’un calcaire friable et entièrement désagrégé, le sommet se trouve occupé par des assises, de plusieurs mètres d’épaisseur, d’un calcaire blanc, compact, souvent caverneux, mais d’une texture solide. Toute la partie calcaire est pénétrée d’une quantité considérable de fossiles, la plupart du temps brisés et sans consistance. Ayant été obligé de traverser ce pays fort rapidement, je n’ai pu recueillir que quelques coquilles dont les analogues se retrouvent à Saint-Florent,