Page:Mémoires de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1833-1834.djvu/51

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reçurent les noms d’A. Guidoni, cylindricus, Stella, Phillipsii, Coregnensis, articulatus, discretus, ventricosus, comptus, catenatus et trapezoidalis.

Une de ces Ammonites complétant les quinze espèces, paraît être un jeune individu de l’A. Bucklandi.

Les restes de Bélemnites consistent seulement en alvéoles, et sont communs ; les Orthocères ressemblent à l’O. Steinhauri des houillères de l’Angleterre septentrionale ; mais elles ressemblent aussi à des pétrifications du lias du Dorsetshire ayant reçu le nom d’O. elongatus. (Géol. trans., 2e sér., vol. I.)

En outre, M. Guidoni a encore trouvé des milliers d’échantillons de mollusques et même des restes d’animaux vertébrés. Il énumère parmi les Ammonites les A. discus, planicosta, Bucklandi, splendens, dentatus, concavus, Greenoghii, Walcotii, plicatilis, stellaris, communis, Brookii et Nutfieldensis. Il faudrait savoir si toutes ces déterminations sont exactes ; si elles le sont, ces roches offriraient des fossiles autres que ceux du lias en France, en Angleterre et en Allemagne ; car l’A. splendens est un fossile de la craie ou du Gault de Sussex, quoique M. Conybeare l’ait aussi découvert dans le Coralrag ; et l’A. Nutfieldiensis a été trouvé dans la craie par M. Lonsdale, quoique M. Conybeare l’ait vu aussi dans la roche de Portland. M. Guidoni dit aussi avoir observé la Gryphée arquée dans le marbre de Porto-Venere[1].

Toutes les vallées transversales de cette chaîne, comme la côte, et surtout la vallée du Biassa, offrent de bonnes coupes. Les masses y sont toutes considérablement tourmentées, les couches supérieures étant généralement le plus contournées (voy. pl. IV, fig. 2 et 4), et les inférieures, quoique ondulées en petit, étant perpendiculaires, vues en grand.

Les calcaires, sur la côte orientale du golfe, ont la même structure minéralogique que ceux indiqués précédemment, et en paraissent être la continuation, leur jonction étant cachée par les eaux du golfe. On voit des coupes de la dolomie sur la route de Lerici et de Sarzane, près de Barcola, et non loin d’Ameglia, où elle contient de la matière siliceuse. Ce calcaire offre de nombreux lits de jaspe vert et rouge, comme on l’observe dans les falaises pittoresques de la côte au S.-E. de Lerici, où des marnes rouges et des schistes s’associent avec cette roche. C’est comme ce que j’ai indiqué dans la coupe près de Lucques.

  1. D’après un passage du Mémoire de M. Guidoni, dans le Journal de géologie, vol. II, p. 74, ce savant aurait l’air de croire que j’ai manqué de loyauté à son égard ; mais je lui laisse à juger si je pouvais faire plus que de citer son nom dans une très courte notice sur certains calcaires du golfe de la Spezia. M. Guidoni m’a accompagné dans plusieurs courses, et sa connaissance des localités m’a été très utile ; mais il aurait eu à se plaindre de moi si j’avais cité ses anciennes opinions rectifiées par un examen plus attentif. À ce propos, je me permettrai d’observer à M. Guidoni que sa coupe n’est qu’une vue de la côte, et que cette dernière étant à angle droit de la direction des couches, ne montre pas plus la position véritable des couches que si l’on voulait voir le Mont-Blanc reposant sur le Jura, parce qu’on verrait ce colosse en-deçà du Jura depuis Dole.