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Page:Mémoires de la société historique et archéologique du Vexin, tome XVIII, 1896.djvu/130

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en donnant de la publicité au service qu’il a rendu. Mais je pense qu’il y a lieu de profiter de ce que M. Duponnois est encore de ce monde, pour lui voter un témoignage honorifique en mémoire de sa patriotique action. C’est une proposition que j’ai l’intention de faire dans la prochaine séance de la Société française et vos applaudissements me confirment dans la conviction que mes collègues partageront mon sentiment.

En commençant ce discours, j’appréhendais de vous imposer une attention trop soutenue pour un simple épisode perdu au milieu de tant de grands événements. Mais la manière sympathique dont vous avez accueilli mes paroles me prouve que je n’avais pas tort de présumer que votre patriotisme excuserait la longueur des détails dans lesquels j’ai cru bon d’entrer.


Dans sa séance d’octobre 1894, tenue à la Société française de navigation aérienne, M. W. de Fonvielle a fait un rapport sur sa communication à la Société du Vexin dans son excursion de Luzarches. Ce rapport, que l’Aéronaute a publié in extenso[1], concluait à l’attribution d’une médaille d’argent à M. Duponnois, ce qui a été voté à l’unanimité.

  1. Nous relevons dans ce rapport un détail intéressant : Quand la nouvelle de la descente du « Général Uhrich » arriva à Tours, le Moniteur universel, avisé probablement par son correspondant ordinaire, raconta sommairement ce qui s’était passé en citant le nom de Luzarches. C’était une imprudence grave qui aurait pu avoir les suites les plus sérieuses pour les habitants de cette ville. Aussi, le lendemain le Moniteur universel publia une note évidemment communiquée par l’état-major pour expliquer que le « Général Uhrich » était descendu beaucoup plus loin. Ecrit d’une façon très gauche, par une plume peu exercée, le récit n’était pas de nature à tromper les officiers allemands du service des renseignements. Cependant j’ai la satisfaction de dire que personne ne fut inquiété à la suite de cette indiscrétion. Entraîné par la rapidité avec laquelle les événements se succédèrent, le préfet allemand de Seineet-Oise ne paraît pas avoir tenu compte de cette dénonciation involontaire mais coupable. Je n’y ai trouvé aucune allusion dans le Journal officiel de Versailles, rédigé par un publiciste allemand que j’avais eu l’occasion de rencontrer souvent, avant la guerre, dans le journalisme parisien.