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Page:Mémoires de la société historique et archéologique du Vexin, tome XVIII, 1896.djvu/137

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Relatons, à titre de renseignement, qu’il y avait dans le clocher de l’église d’Arthies, qui appartient au xie siècle, un carillon [1] et, à la Révolution, trois cloches, comme il est facile de s’en convaincre en comptant les ouvertures par lesquelles passaient les cordes ; deux de ces cloches étaient au premier étage, la troisième au second étage du clocher. >

Un décret du 23 juillet 1793 porta qu’il ne serait laissé qu’une seule cloche dans chaque paroisse pour l’usage de la commune, et que les autres seraient mises à la disposition du pouvoir exécutif pour être fondues en canons et en monnaie.

Signalons aussi, en passant la tradition qui rapporte que la cloche restée à Arthies se trouva cassée par des gens d’Aincourt venus à Arthies sonner à une fête civique.

Aujourd’hui deux cloches sont renfermées dans la lanterne du clocher d’Arthies ; avant d’en faire la description, rapportons, ne fut-ce que pour être complet, l’historique de leur achat d’après un manuscrit de 32 pages qu’un heureux hasard a mis entre nos mains et qui est intitulé :

« Relation exacte de ce qui s’est passé dans la commune d’Arthies, canton de Magny, département de Seine-et-Oise, depuis l’établissement des succursales jusqu’à la désunion de ladite paroisse d’Arthies d’avec celle de Maudétour et son érection en succursale. »

Laissons la parole à l’auteur de cette relation : « M. Martin, ancien curé de Villers-en-Arthies, depuis son installation à la cure d’Arthies entendait avec peine le son d’une cloche cassée ; mais elle le devint tellement par la suite qu’elle ne rendait plus de son. Par ses sollicitations et faisant voir la nécessité indispensable où les habitants étaient d’avoir une cloche tant pour les réunir à l’église aux assemblées de commune qu’en cas d’accidents fâcheux comme incendie, auxquels s’était joint André Lamette, se déterminant enfin à acheter du sr Pachaut md à Pontoise deux cloches concordantes. Les conventions furent faictes le 29 juin 1806. Il était convenu que Ion paierait 12 francs par 100 du poids desdictes cloches, que la cloche cassée seroit pesée et que les 4 au 100 serait diminuées, enfin que la fourniture desdittes deux cloches serait faicte du 6 au 15 juillet. À peine le marché fut-il conclu que le Sr Louis Chevalier dit avoir chez lui des enferrements des anciennes cloches. Cette nouvelle frappa sur le champ les oreilles de Mr Martin ; aussitôt il se transporta en la demeure dudit Chevalier qui lui remit une fontaine en cuivre, un demi ton et un morceau de fer provenant du clocher. Il

  1. Voir les anciens comptes de la Fabrique, très bien conservés.