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Production du son

et on y introduisit une assez grande quantité d’éther sulfurique pour qu’il s’en trouvât plus que la température actuelle n’en pouvoit vaporiser. La pesanteur spécifique de cet éther étoit 0,759 ; la force élastique de sa vapeur, mesurée par l’introduction sous un baromètre purgé d’air, étoit 0m,3549 à la température de 17,75. Le ballon étant ainsi rempli de cette vapeur, on le porta au même lieu que dans l’expérience précédente, et l’on observa que le son étoit sensible jusqu’à la distance de 131m,5 ; ce qui achève de prouver d’une manière convaincante que le son se produit et se propage dans les vapeurs aussi bien que dans les gaz permanens. Or nous avons prouvé que cela ne peut avoir lieu que par l’effet des variations instantanées de température que les vibrations déterminent. Il en résulte donc évidemment que cette cause est très-réelle, et que, selon la belle remarque faîte par M. Laplace, il devient indispensable d’y avoir égard dans la théorie mathématique de la propagation du son ; quoique l’on ne puisse pas immédiatement la vérifier par l’application du thermomètre, parce que cet instrument, ne doit pas plus être affecté par ces variations de chaleur successives et momentanées, que le baromètre ne l’est par les