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lus à l’Institut.

et noircit-il sur-le-champ le papier le plus sec, en répandant des vapeurs dues à l’eau qui se forme et qui l’absorbe.

Tout nous prouve donc que ce gaz fluorique est un des acides les plus puissans, et qu’il ne le cède en rien pour la force et la causticité à l’acide sulfurique concentré ; et cependant il n’a aucune action sur le verre. Soupçonnant d’après cela qu’il contenoit quelque substance qui l’empêchoit de réagir sur la silice, nous avons en effet bientôt reconnu qu’il tenoit en dissolution une grande quantité d’acide boracique.

Considérant alors que ce gaz que nous appelons désormais gaz fluo-borique, ne contenoit point d’eau, et qu’il n’étoit pas susceptible d’en dissoudre, nous avons pensé contre l’opinion actuellement reçue, qu’il en seroit probablement de même de celui qui seroit préparé dans des vases de plomb par l’acide sulfurique concentré.

Mais nous avons été trompés dans notre attente : au lieu d’obtenir par ce moyen cet acide à l’état de gaz, nous l’avons obtenu à l’état liquide, jouissant des propriétés suivantes ; il répand dans l’air d’épaisses vapeurs ; il s’échauffe et entre même subitement en ébullition