Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/117

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Lors de mon arrivée à Nérac, on s’y montrait fort agité de la découverte qu’on venait de faire, dans la Garenne et sur le plateau qui la domine, de substructions romaines et de mosaïques très remarquables, attestant l’existence, oubliée, d un vaste palais, attribué par certains savants à l’Empereur des Gaules, Tétricus, peu connu jusqu’alors de mes nouveaux administrés et de moi-même. Les archéologues affluaient, et leurs débats passionnaient le pays. Finalement, la Ville acheta la portion du périmètre des fouilles qu’elle ne possédait pas encore, et, en attendant mieux, fit de nouveau recouvrir de terre, pour en assurer la conservation, les vestiges de son glorieux passé, qu’elle ignorait quelques mois auparavant, comme je viens de le dire. J’ignore absolument ce que, depuis lors, on a décidé.

L’ARRONDISSEMENT.

Le territoire de l’arrondissement se divise, au point de vue agricole, en trois parties bien distinctes et de superficies à peu près égales.

La plus productive est celle qui se trouve dans la vallée de la Garonne, et se compose de deux zones parallèles, nommées : plaine basse et plaine haute. La première longe le fleuve, dont les débordements la couvrent et la fertilisent, grâce aux digues ou « mattes » entourant les propriétés, pour rompre le courant des eaux d’inondation. Lorsque leur hauteur est menaçante, on reçoit celles-ci lentement, par des canaux à clapets, dans les champs qu’on désespère d’en préserver, où le dépôt de leur limon compense, dans ce cas, la perte de récolte qu’elles causent. La seconde est à l’abri de toute