Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/24

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séance n’en fait aucune mention, et qu’il n’est indiqué dans aucune partie des tables et inventaires des pièces déposées aux Archives.

« J’ai parcouru, » disait ensuite ce fonctionnaire, « outre les tables et inventaires, les liasses mêmes où sont réunies les lettres écrites par des Députés en mission, durant les mois de décembre 1792, janvier et février 1793, et n’y ai rencontré aucune pièce de cette nature. »

De nos jours, M. le baron Du Casse, écrivain militaire distingué, releva, dans le texte même du rapport apocryphe, des erreurs de fait impossibles de la part des prétendus signataires, et des énonciations inconciliables avec celles de leur correspondance, qu’on a conservée.

« Il existe, » ajoute M. le baron Du Casse, « une très longue et très intéressante série de lettres du Représentant et Commissaire Haussmann, lorsqu’il était aux armées, de 1793 à 1797. On chercherait vainement, dans cette curieuse correspondance, une phrase ayant quelque analogie avec celle qu’on attribue à lui et à ses collègues. Haussmann évite, au contraire, dans ses lettres, tout ce qui a trait à la politique. Il ne dénonce jamais que les vols et les fraudes ; il n’emploie, en aucune occasion, les exagérations si fort à la mode à cette époque, même parmi certains personnages élevés. »

Il faut donc voir, dans la publicité donnée à ce faux document, une manœuvre de la dernière heure, pour presser le jugement du Roi, dont le procès durait trop au gré des jacobins, et influencer les votes hésitants.