Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/251

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tâmes à M. et Mme de Laharpe, et nous lui fîmes voir, à cette occasion, notre petite famille, doublée par la naissance de notre seconde fille : Fanny-Valentine, arrivée le 1er décembre 1843, à Bordeaux.

La politique ne me donna pas grand souci, dans l’arrondissement de Blaye.

La réélection de M. le marquis de la Grange n’offrit jamais de difficultés. Il était fort soigneux des petites affaires de ses électeurs, et fort aimé d’eux. Il représentait bien, d’ailleurs, l’opinion de la grande majorité, comme les autres membres du Conseil Général, tous favorables à la politique du Gouvernement. L’élection d’aucun d’eux ne fut jamais laborieuse, non plus que celle des Conseillers d’Arrondissement, à la tête desquels figurait le vénérable M. Pastoureau, Président du Tribunal de Première Instance.

Son fils, jeune avocat de Bordeaux, entra dans l’Administration postérieurement au 10 décembre 1848 ; fut un de mes successeurs, comme Préfet du Var, et parcourut une carrière aussi tourmentée que brillante.

À la mort du Président Pastoureau, son neveu, M. Gellibert, de Bourg, avocat de grand talent, fixé à Blaye par un riche mariage, et avec qui je me liai d’une cordiale amitié, le remplaça dans le Conseil d’Arrondissement, et, un peu plus tard, à la Présidence du Tribunal.

Les conseils municipaux, sagement composés, en général, se renfermaient dans leurs attributions administratives, et je pus toujours présenter au choix du Préfet, des Maires et Adjoints convenables.

Celui de Blaye était, au début, M. de Beaupoil Saint-Aulaire, légitimiste rallié ; homme de manières parfaites,