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TOPOGRAPHIE DU PAYS.

Le département du Var se composait alors de quatre arrondissements : Brignoles, Draguignan, Grasse et Toulon. Celui de Grasse en fut distrait, sous l’Empire, à la suite de l’annexion du comté de Nice à la France, pour compléter le département des Alpes-Maritimes.

Le Var, dont il porte nom, est un large torrent, qui prend source à Entraunes, sur le revers oriental des Basses-Alpes, et débouche dans la Méditerranée, entre Antibes et Nice. Il formait, avec son principal affluent, l’Estéron, qui descend des montagnes séparant l’arrondissement de Grasse de celui de Castellane (Basses-Alpes), la frontière de France et d’Italie.

Lorsqu’il perdit le bel arrondissement de Grasse, le département du Var, ne restant plus riverain de ce prétendu fleuve, aurait dû recevoir une autre appellation. En effet, celle-ci conviendrait mieux au département des Alpes-Maritimes, que le Var traverse par le milieu. Le nom de l’Argens, dont la source est à Sellions, dans l’arrondissement de Brignoles, sur les confins des Bouches-du-Rhône, et qui se jette dans la mer au-dessous de Fréjus, après un parcours de plus de 96 kilomètres, coupant, de l’ouest à l’est, les arrondissements de Brignoles et de Draguignan, désignerait plus exactement le département du Var actuel.

Quoi qu’il en soit, l’arrondissement de Draguignan, — le plus considérable des quatre, — que je tenais sous mon autorité directe, va de la limite des Basses-Alpes à la Méditerranée, sur laquelle il a trois petits ports : Saint-Tropez, Saint-Raphaël et Agay. Il était bien cen-