Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/354

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mité, pour six mois, M. Ferrier de Tourettes, journaliste d’un talent éprouvé, jadis rédacteur de L’Indépendance Belge, après une collaboration active à divers journaux conservateurs de Paris, et que je m’étais attaché, comme Chef de Cabinet, à la suite d’un séjour de convalescence fait dans son pays natal, Tourettes, près Fayence, dans l'arrondissement du chef-lieu.

Pendant ce délai, M. Maquan le remplaça près de moi. J’avais, d’ailleurs, pour Secrétaire Particulier, le jeune comte de Masin, charmant garçon, un peu léger, que, selon le désir de son oncle, M. le marquis de la Grange, je préparais à devenir un Sous-Préfet acceptable. Deux expéditionnaires complétaient le personnel de mon Cabinet, le plus chargé d’affaires que je me sois jamais connu.

Si, malgré tous mes efforts, je ne disposais, jusqu’aux élections législatives de mai 1849, d’aucun autre organe de publicité que Le Conciliateur, pour lutter contre l’influence déplorable de La Voix du Peuple et du Démocrate, dans les chambrées, je ne pus même pas m’accorder, en temps utile, avec le Parquet de la Cour d’Aix, duquel relevaient ceux des tribunaux du Var, sur l’application, aux chambrées, de la loi du 28 juillet 1848, dont je voulais me servir pour fermer celles qui s’occupaient notoirement de politique. Il me fallut, en fin de compte, prier le Procureur Général, dont j’eus, du reste, toujours à me louer, de consulter le Ministre de la Justice sur le point qui nous divisait, pendant que, de mon côté, j’en référais au Ministre de l’Intérieur. Mon opinion prévalut, mais un peu trop tard. Suivant la décision du Gouvernement, aucune prescription ne couvrait les chambrées, quelque ancienne que pût être leur exis-