CHAPITRE XVI
Si le séjour d’Auxerre ne me donnait pas lieu de regretter, à beaucoup près, celui de Draguignan, la direction politique de ce département plus en vue, où le Prince-Président, son ancien Député, m’avait envoyé lui-même, avec mandat spécial d’y rendre impuissantes les menées démagogiques, et d’y maintenir l’ordre partout, ne me laissaient guère plus de loisirs que je n’en connaissais dans le Var.
J’en conviens : le Prince ne s’inquiétait pas sans raisons des progrès, déjà bien grands, faits par la propagande révolutionnaire dans un pays si profondément impérialiste, en rayonnant, sur les campagnes, des foyers contagieux entretenus, dans les villes et gros bourgs, au moyen d’émissaires incessamment envoyés de Paris. À défaut de « chambrées » à surveiller, j’avais à faire aux sociétés secrètes, difficiles à découvrir et surtout à surprendre, qu’il me fallait traquer, presque toujours sans succès, dans les bouges, bien gardés contre la curiosité des commissaires et agents de police, où celles des centres populeux se réunissaient ; et dans
