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CHAPITRE XVIII

LA PRÉFECTURE DE LA GIRONDE
Le Deux-Décembre. — À Bordeaux. — L’Appel au Peuple. — Troubles sur divers points. — État de l’opinion publique. — Réunion et vote des Comices.

Si ma nomination, comme Préfet de la Gironde, me causa la plus vive surprise, il s’en fallait de bien que cette surprise me fût désagréable. Aucun autre poste ne pouvait répondre mieux à mes convenances personnelles. Mais, il n’avait jamais été question, jusqu’à cette nomination soudaine, de m’envoyer dans une ville aussi notoirement conservatrice et généralement sympathique au Prince, que Bordeaux. Depuis quelque temps, on me destinait Lyon comme résidence.

La mission de maintenir dans l’ordre cette grande et industrieuse cité, que des questions sociales, compliquant les problèmes politiques, agitaient sans relâche, n’était pas précisément celle que j’eusse préférée. Je m’y préparais néanmoins, en étudiant avec soin l’organisation nouvelle de la Préfecture du Rhône, rendue nécessaire par l’Agglomération Lyonnaise, œuvre intelligente, conçue par M. Léon Faucher, à laquelle M. Frémy coopéra dans une large mesure.

Incidemment, l’un et l’autre vinrent dans l’Yonne, sous prétexte d’en visiter les monuments historiques,