Ce ne sont pas, à proprement parler, des mémoires, c’est-à-dire des notes recueillies jour par jour, chemin faisant, au cours de ma vie publique, et résumées dans un ordre méthodique et sous une forme étudiée.
Non ! ce sont des souvenirs évoqués à distance, après une longue retraite, favorable à la réflexion et à l’impartialité ; dans la dernière période d’une existence toujours laborieuse, agitée, tourmentée, à laquelle n’ont pas manqué, sans doute, de grandes, de nobles, et, j’ose ajouter : de légitimes satisfactions ; mais qui fut remplie surtout de rudes épreuves, de cruelles désillusions et de petites misères.
Une chronique, écrite au courant de la plume, le soir même de chaque fait notable ; au milieu d’événements politiques et de circonstances diverses la marquant de leur empreinte, serait assurément une histoire bien plus « vécue » de cette grande et difficile œuvre : la Transformation de Paris, dont je fus l’instrument