CHAPITRE XX
M. de Persigny, mon nouveau Ministre de I’Intérieur, ne me connaissait point personnellement ; mais, par l’exactitude, la précision, la liberté même de ma correspondance, j’acquis, de Bordeaux, toute sa sympathie, comme autrefois, de Draguignan, celle de M. Léon Faucher. Frappé des résultats inespérés auxquels j’étais parvenu, dans cette Gironde qui motivait, à bon droit, tant de sollicitudes en haut lieu, sans user des pouvoirs exceptionnels reçus du Prince le 2 Décembre, en ne me servant même qu’avec une grande modération de ceux dont tous les Préfets avaient été, comme moi, temporairement investis, il me tenait en très haute estime.
Doué d’un grand sens politique, cet homme d’État, auquel on n’a jamais rendu pleine justice, appréciait beaucoup la fermeté mesurée, très efficace en fin de compte, apportée dans l’accomplissement de sa pénible tâche, par la Commission Mixte que j’avais présidée.
Aussi, m’écrivit-il après l’élection des cinq députés, absolument francs du collier, envoyés par le départe-
