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LE PAYS. SA POPULATION. SES INDUSTRIES.

Le lendemain de mon arrivée, dès la première heure, le Lieutenant de Gendarmerie vint me prendre avec une escorte, et des chevaux de selle procurés par lui.

Je partis en uniforme, accompagné par le Chef de Bureau de la Sous-Préfecture, porteur du rouleau contenant les tableaux de recensement et les autres papiers nécessaires, et du « sac à la malice », où se trouvaient les étuis dans lesquels se placent les numéros.

Nous allions commencer nos opérations dans le canton de Bas-en-Basset, qui s’étend sur la rive gauche de la Loire. Nons passâmes le fleuve à Retournac, point où ses eaux deviennent navigables.

Le samedi et les trois premiers jours de la semaine d’après, je me rendis successivement dans les cantons de Monistrol, de Saint-Didier-la-Séauve, de Montfaucon et de Tence, et je finis, le jeudi, jour de marché, par le canton d’Yssingeaux.

J’eus ainsi, dès mon entrée en fonctions et dans une huitaine, l’occasion de visiter toutes les parties de l’arrondissement et de constater les curieux contrastes qu’elles forment entre elles.

Composé de 6 cantons et de 41 communes seulement, cet arrondissement, perdu sur un des versants du massif septentrional dés Cévennes, n’en était pas moins très peuplé ; car il possédait 90,000 habitants. Le chef-lieu, peu central, en groupait environ 8,000. Monistrol-sur-Loire, la ville la mieux située, centre d’une fabrication très active de serrurerie et de quincaillerie