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Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 3.djvu/497

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Mais, que de peine pour lui faire observer mon programme, c’est-à-dire celui de l’Empereur !

Son premier travail entourait chaque pavillon d’un superbe mur en pierre de taille avec piliers saillants. Le fer était relégué dans la toiture.

Au second, les piliers restaient seuls. Personnellement, je les aurais peut-être tolérés ; mais il n’en fallait pas !

Dans le dernier, il n’y avait plus que des dés en pierre pour porter les colonnes de fonte soutenant l’édifice ! — J’avais poussé la cruauté jusqu’à exclure l’emploi de la pierre de taille dans la construction des voûtes des sous-sols. Elles étaient projetées en briques encastrées dans des arêtes de fer !

Quand j’eus présenté successivement à l’Empereur les projets des architectes auxquels il en avait fait demander et qu’il les eût rejetés tous, pour une raison ou pour une autre, même celui de M. Armand, le constructeur de la Gare de l’Est, je dis à Sa Majesté que j’avais fait dresser, en tâchant de m’inspirer de ses idées, un avant-projet que j’hésitais à placer sous ses yeux, après les jugements sévères qu’il venait de rendre. « Voyons ? » répondit l’Empereur. Et dès qu’il eut vu : « Mais c’est cela, s’écria-t-il, c’est tout à fait cela ! »

Dans son contentement, Sa Majesté voulait revêtir de suite cet avant-projet sommaire de son approbation définitive. Je lui fis observer qu’il ne fallait pas qu’elle s’exposât ainsi à un nouveau mécompte, et je lui demandai la permission de faire faire, avant tout, un relief très détaillé du grand ensemble de constructions dont