Aller au contenu

Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 3.djvu/514

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ce ne fut pas sans résistance que le Conseil d’État laissa passer la clause des servitudes, quand il s’agit de déclarer d’utilité publique le projet de M. Hittorff, refait suivant mes indications. Son Président, M. Baroche, y opposa des arguties de droit que je parvins enfin à tourner. Jamais, du reste, cet ami de M. Berger, ce bourgeois de 1830, ne s’est montré favorable à mon administration.

M. Hittorff ne dessina pas seulement les grilles de l’Avenue ; il fit en outre une élévation des façades obligatoires des maisons qui devaient être édifiées à l’entrée, sur la Place de l’Étoile, façades qu’on dut imposer par voie de conséquence, après l’extension des limites de Paris, aux constructeurs des autres maisons de cette Place agrandie, et qui se trouvèrent si mal en harmonie avec ses vastes proportions, que je dus faire planter, en avant, des massifs d’arbres pour les masquer.

Dès le principe, je m’étais plaint du peu d’élévation donné, comme nombre et comme hauteur d’étages aux maisons projetées à l’entrée de l’Avenue de l’Impératrice. M. Hittorff prétendit qu’il ne saurait l’augmenter sans risquer de nuire à l’effet de l’Arc de Triomphe !… Évidemment, nous aurions pu l’accroître beaucoup sans arriver à un tel résultat. Mais, l’Empereur, qui avait un culte presque superstitieux pour la mémoire de son oncle Napoléon Ier et un respect poussé à l’extrême pour tout ce qui s’y rattachait, se rendit tout de suite à cette observation.


Le même architecte, dont la faveur en Cour était grande, au commencement du Second Empire, comme