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Page:Mémoires du Baron de Marbot - tome 1.djvu/147

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ÉTAT-MAJOR DE BERNADOTTE.

Gérard, Maison, Villatte et Maurin. Le plus remarquable était incontestablement Gérard. Il avait beaucoup de moyens, de la bravoure et un grand instinct de la guerre. Se trouvant sous les ordres du maréchal Grouchy le jour de la bataille de Waterloo, il lui donna d’excellents conseils qui auraient pu nous assurer la victoire. Maison devint maréchal, puis ministre de la guerre sous les Bourbons. Villatte fut général de division sous la Restauration ; il en fut de même de Maurin. Les autres aides de camp de Bernadotte étaient les chefs d’escadron Chalopin, tué à Austerlitz ; Mergey, qui devint général de brigade ; le capitaine Maurin, frère du colonel, devint lui-même général de brigade, de même que le sous-lieutenant Villatte. Mon frère Adolphe, qui fut général de brigade, complétait les aides de camp titulaires ; enfin, Maurin, frère des deux premiers, qui devint colonel, et moi, étions tous deux aides de camp surnuméraires. Ainsi, sur onze aides de camp attachés à l’état-major de Bernadotte, deux parvinrent au grade de maréchal, trois à celui de lieutenant général, quatre furent maréchaux de camp, et un mourut sur le champ de bataille.

Dans l’hiver de 1800, le Portugal, soutenu par l’Angleterre, ayant déclaré la guerre à l’Espagne, le gouvernement français résolut de soutenir celle-ci. En conséquence, il envoya des troupes à Bayonne, à Bordeaux, et réunit à Tours les compagnies de grenadiers de nombreux régiments disséminés en Bretagne et en Vendée. Ce corps d’élite, fort de 7 à 8,000 hommes, devait former la réserve de l’armée dite de Portugal, dont Bernadotte était destiné à avoir le commandement. Ce général devait porter son quartier général à Tours, où l’on envoya ses chevaux et ses équipages, ainsi que tous ceux destinés aux officiers attachés à sa personne ;