Page:Mémoires du Muséum d'histoire naturelle - Volume 13.djvu/330

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savoir presque universel; et c’est vraiment dans ces trois entreprises à peu près contemporaines que lesgouvernemens ont appris à quel point les sciences sont sœurs, et combien elles multiplient leurs services en combinant leurs travaux. Je suis bien dispensé sans doute de rappeler en détail à mon auditoire les événement de ce premier voyage du capitaine Cook.Quel est celui d’eutrenous qui n’en ait pas lu dès l’enfance la relation avec une sorte de délice? qui n’a pas tremblé pour nos navigateurs, lorsque le froid menace de les endormir d’un sommeil de mort sous les neiges de la Terre-de-Feu ? qui n’a pas désiré vivre un moment comme eux, au milieu de ce peuple enfant d’Otaïti, parmi ces êtres si beaux, si doux, heureux de leur innocence, goûtant sans inquiétude toutes les voluptés sous un ciel pur, sur une terre féconde? à qui le cœur n’a-t-il point palpité, lorsque, échoués entre les roches de corail de la Nouvelle -Hollande, ils voient les pièces de leur bordage se détacher une à une; une voie d’eau s’ouvrir plus puissante que leurs pompes, et que, depuis deux jours la mort sous les yeux, ils sont sauvés subitement par l’idée que suggère un homme qui n’étoit point marin, de faire entrer de dehors quelques flocons de laine dans les fentes du navire. Tout dans cette expédition, et les dangers des voyageurs, et leurs plaisirs, et les mœurs variées des peuples chez les- quels ils aboi’dent, jusqu’aux caresses des nouvelles circés d’Otaïti, et aux combats avec les antropophages de la Nou- velle-Zélande; jusqu’à cet incendie général des herbes dans lequel les habitans de la Nouvelle-Galles du Sud furent au moment de les envelopper, semblent réaliser ces amusantes