Page:Mémoires du Muséum d'histoire naturelle - Volume 13.djvu/344

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Certainement si l’on jette un coup d’œil sur l’histoire de la Société royale pendant ces quarante-une années, on ne trouvera pas qu’elle ait eu à se repentir de sa résolution.

Pendant cette époque si mémorable dans l’histoire de l’esprit humain, les savans anglais, il nous est honorable de le dire, nous à qui l’on ne contestera pas le droit de rendre ce témoignage, et qui pouvons le rendre sans crainte pour nous-mêmes, les savans anglais ont pris une part aussi glorieuse que ceux d’aucune autre nation à ces travaux communs à tous les peuples civilisés : ils ont affronté les glaces de l’un et de l’autre pôle ; ils n’ont laissé dans les deux Océans aucun recoin qu’ils n’aient visité ; ils ont décuplé le catalogue des règnes de la nature ; le ciel a été peuplé par eux de planètes, de satellites, de phénomènes inouïs ; ils ont compté, pour ainsi dire, les étoiles de la voie lactée : si la chimie a pris une face nouvelle, les faits qu’ils lui ont fournis ont essentiellement contribué à cette métamorphose ; l’air inflammable, l’air pur, l’air phlogistiqué leur sont dus ; ils ont découvert la décomposition de l’eau ; des métaux nouveaux et en grand nombre sont les produits de leurs analyses ; la nature des alcalis fixes n’a été démontrée que par eux : la mécanique h leur voix a enfanté des miracles et placé leur pays au-dessus des autres dans presque tous les genres de fabrication ; et si, comme aucun homme raisonnable n’en peut douter, de pareils succès proviennent de leur énergie personnelle et de l’esprit général de leur nation, beaucoup plus que de l’influence d’un individu, dans quelque position qu’il pût être ; toujours faudra-t-il avouer que M. Banks n’a point abusé de sa position, et que son influence n’a rien eu