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Page:Mémoires du maréchal Joffre (1910-1917) T.1.pdf/92

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Les camps d'instruction

environ à échelonner sur sept années : 12 millions pour 1912, et 20 millions pendant six ans à partir de 1913.

Aussitôt en possession de cette étude préliminaire, j'adressai au ministre un rapport exposant la question et les conclusions auxquelles nous étions parvenus ; le 14 décembre 1911, M. Messimy l'approuvait. Quelques jours plus tard, les corps d'armée furent invités à faire exécuter les reconnaissances de terrain nécessaires, et à établir des projets, qui devaient parvenir au ministre avant le 1er avril 1912.

La plus grande discrétion était recommandée sur le véritable objet des reconnaissances, afin de ne pas attirer l'attention publique, et d'éviter ainsi le renchérissement du prix des terrains.

Pendant que s'exécutaient ces travaux préparatoires, la question subit un arrêt du fait des difficultés d'ordre budgétaire. J'ai déjà dit, en effet, que le 17 janvier les nouveaux titulaires des portefeuilles de la Guerre et des Finances, réunis autour du président du Conseil pour examiner la demande de crédits hors budget présentée par le cabinet précédent, se mirent d'accord pour supprimer un certain nombre de nos demandes ; parmi elles, la dotation prévue pour les camps disparut. Cette amputation me parut grave, car il était inutile de faire un important effort de matériel, si on ne donnait parallèlement à l'armée le moyen de s'instruire. Aussi, lorsqu'il s'agit d'établir en 1912 les propositions pour le budget de 1913, j'insistai fortement pour que les prévisions du programme du 14 décembre 1911 fussent intégralement reprises. Un renseignement qui nous parvint à ce moment de l'autre côté des Vosges me donna l'occasion d'affirmer ma conviction : les modalités de la loi militaire allemande commençait de nous être connues ; le 23 mai, quand le ministre demanda à l'état-major de l'armée quelles mesures il envisageait pour répondre à l'effort militaire allemand, je fis inscrire au premier rang la nécessité de constituer les camps d'instruction, en améliorant ceux qui existaient déjà et en créant ceux qui étaient prévus. En outre, le 6 juin, je demandais au ministre la