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Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 1 1882.djvu/108

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connaissait pas, il l’a lu et relu, et en a parlé plusieurs jours de suite avec l’horreur que ces gens-là méritent. Assurément, ce prince ne fera brûler personne pour savoir s’il y a en J.-C. deux personnes ou une nature, ou deux natures et une personne, ou deux volontés et deux hypostases, ou etc., etc. À l’égard du prince, vous seriez enchanté de le voir et de l’entendre, même après l’idée que vous en avez. Il me faudrait un volume pour vous dire tout ce que j’en sais, tout ce que j’en pense, et tout ce qui le rend respectable et aimable à mes yeux. Je réserve tout ce détail pour le temps où j’aurai le plaisir de vous embrasser, c’est-à-dire, pour les premiers jours de septembre ; je me contenterai d’ajouter que je reçois ici, de la part de tout le monde, toutes les marques de bonté imaginables, et qu’il est impossible d’avoir fait jusqu’à ce moment un voyage plus agréable à tous égards.

» Eh bien, le parlement veut donc consulter la faculté de théologie sur l’inoculation ? Ah ! les sots personnages ! Je suis bien charmé de cette sottise, qui les couvre de ridicule chez les étrangers. Je voudrais que vous entendissiez avec quel mépris le roi parle de ces gens-là, et que vous vissiez comme tous les gens qui pensent ici, tant soit peu, lèvent les épaules de ce bel arrêt. Que dites-vous aussi de la belle équipée de la Condamine à Londres ? Il faut avouer qu’en corps et en