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Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 1 1882.djvu/124

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le pauvre patient, et que ce symptôme nous mettait en état d’observer tous les progrès de son mal. Enfin, quand il commençait à tourner à la mort, Basquiat ouvrant la porte, le pauvre homme s’échappait, et nous laissait riant aux éclats du succès d’un ennuyeur, qui nous divertissait en ennuyant un ennuyeux.

Je rassemblai aussi à Naples différens mémoires d’économie publique, et je fis, à l’aide du consul, une collection d’échantillons de toutes les étoffes de laine légères, et des étoffes de coton que les Anglais portent dans ces pays. J’envoyai ces échantillons à M. Trudaine, qui les distribua, comme objets d’imitation, à nos fabriques françaises.

En quittant Rome et Naples, nous allâmes passer six semaines en Toscane et d’abord à Florence, où je fis connaissance avec le président Neri, qui venait de terminer un grand travail sur les impositions de la Lombardie autrichienne, Il censimento di Milano, et avec le comte Firmani, depuis gouverneur du Milanais ; ensuite, nous vîmes Sienne, Pise, Lucques, Livourne. J’eus à Livourne plusieurs mémoires sur le commerce de cette place, ainsi que sur celui de la Toscane, et j’en traduisis de grands morceaux destinés à M. Trudaine et au bureau du commerce.

Revenus à Florence, nous allâmes à Venise, où nous passâmes encore un mois environ, mais à mener une vie bien monotone, sauf le temps où nous allions voir les chefs-d’œuvre de l’école véni-