Aller au contenu

Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 2 1882.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE XXV.


Massacres. Mort de MM. de Brienne. Le Préjugé vaincu. Dénonciation. Nouvel interrogatoire.

Les scélérats devenus les maîtres de la France ne trouvaient pas que les tribunaux révolutionnaires missent assez d’activité dans leurs opérations. Jusques vers le mois de septembre 1795, on n’exécutait que peu de condamnés en un même jour, et il y avait des intervalles. Mais la loi des suspects » rendue sur le rapport de Merlin de Douai, ayant fait jeter dans les cachots deux cent mille citoyens, ces affreux tribunaux ne manquèrent plus de victimes.

Vers la fin d’octobre, on vit commencer, à Paris, dans la personne des Brissotins, exécutés le même jour, au nombre de vingt-un, ces boucheries nationales qui allaient s’étendre par toute la France. Ce fut là désormais le spectacle que donna Paris presque tous les jours dans les trois derniers mois de 1793, et dans les sept premiers de 1794. Les exécutions comprirent des-lors le plus souvent quinze, vingt, trente, et enfin jusqu’à soixante personnes et plus, jugées en quelques heures et exécutées dans la même journée.

C’étaient des conspirateurs de Coulommiers, des